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2/2/24

Jeux Vidéo : Pokémon / Pal World : « Attrapez-les tous » !

Palworld, est sans conteste le jeu évènement de ce début d’année.

Développé par un studio japonais indépendant Pocket Pair, le but de ce jeu de survie multi-joueur est assez classique puisque le joueur doit collectionner des créatures - les « Pals » (« copains » ou « copines ») - afin de les faire combattre, de bâtir des structures, de travailler dans les champs ou dans des usines.

Le jeu a rencontré un succès immédiat et a été téléchargé plus de 8 millions de fois sur Steam en moins de 6 jours, dépassant les prévisions de l’équipe de développement et causant des problèmes d’accès à la plateforme.

Toutefois la médiatisation du jeu n’est pas seulement due à son Game Play.

De nombreux internautes ont considéré que Palworld présentait de fortes ressemblances avec la franchise Pokémon, dont les droits de propriété intellectuelle sont détenus par les sociétés Nintendo Co. et The Pokémon Company.

Le Guardian a désigné ce jeu comme un jeu « Pokemon avec des pistolets ». Les communautés de joueurs ont noté de nombreuses similitudes graphiques et techniques entre les Pals et les Pokemon. Un développeur a même créé un mod (une modification d'un jeu vidéo existant par un développeur tiers) permettant de transformer les Pals en véritable Pokemons, mais Nintendo s’est opposée à sa sortie.

Dans un communiqué du 25 janvier Nintendo qui indique avoir été interrogée à de nombreuses reprises au sujet du « jeu d’une autre société sorti en janvier 2024» (qu’elle se garde de nommer) a affirmé très sobrement n’avoir « accordé aucune autorisation pour l’utilisation de la propriété intellectuelle ou des actifs Pokémon » et avoir « l’intention d’enquêter et de prendre les mesures appropriées pour remédier à tout acte portant atteinte aux droits de propriété intellectuelle liés aux Pokémon ».

Nintendo devrait probablement dans un premier temps, identifier et recenser les éléments présents dans le jeu Palworld, susceptibles de caractériser une atteinte à ses droits de propriété intellectuelle, ou des fautes de concurrence déloyale ou parasitaire. L’existence d’une éventuelle atteinte, ne serait probablement pas examinée au regard du droit français.

En France, les idées ne sont pas appropriables par le droit d’auteur et Nintendo/ Pokémon Company ne devraient pas pouvoir s’opposer – sur le fondement de leurs droits de propriété intellectuelle - à un jeu au motif qu’il reprendrait le même genre et les mêmes mécanismes (ce qui est d’ailleurs contesté).

En revanche l’action en parasitisme pourrait être considérée si Nintendo pouvait reprocher à Pocket Pair d’avoir créé des ressemblances diverses entre les univers, afin de s’immiscer dans le sillage du jeu Pokémon. Pocket Pair pourrait en effet avoir eu un intérêt à bénéficier de l’immense notoriété attachée à la franchise Pokémon, laquelle résulte d’investissements financiers et techniques importants, supportés par Nintendo et la Pokémon Company depuis la création de la franchise.

S’agissant des personnages, la reprise de caractéristiques originales d’un personnage est susceptible en droit français de caractériser un acte de contrefaçon et certaines comparaisons peuvent retenir l’attention :

Quelques exemples de personnes présents sur Pokemon et Palworld.

Pour autant, les sociétés Nintendo et Pokémon Company devraient s’assurer au préalable de l’originalité de la combinaison de caractéristiques sur laquelle elles revendiquent une protection. À ce titre, de nombreux internautes sont venus au soutien de PocketPair en affirmant que certains personnages de l’univers Pokémon reprendraient eux même les caractéristiques de personnages de Dragon Quest.

Enfin, certains internautes affirment même que les développeurs de Pocket Pair se seraient servi d’outils d’intelligence artificielle pour développer les personnages du jeu.  Aucun élément ne semble étayer ou contredire cette affirmation, laquelle ne pourrait en aucun cas justifier une éventuelle atteinte aux droits de propriété intellectuelle préexistants. En revanche ce questionnement est révélateur de l’intérêt croissant porté à l’usage des IA génératives et à l’identification des outputs.

Jean-Daniel BOUHÉNIC / Lucile Martin de Montchalin
Image par Canva
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