La CNIL a récemment mis à disposition de chacun un logiciel original – le Cookie Viz – destiné à visualiser en temps réel les cookies qui s’activent lors de nos navigations internet.
Loin des recettes de grand-mère, ces cookies sont ces paquets d’informations déposés sur nos disques durs par les serveurs des sites que l’on visite afin, notamment, de nous reconnaitre, d’enregistrer nos paniers d’achats ou nos identifiants et, plus intéressant, de répertorier nos habitudes de consommation et de navigation afin de nous proposer de la publicité ciblée.
Ces cookies doivent respecter l’article 32-II de la loi du 6 janvier 1978 – autrement dénommée Loi Informatique et Liberté – modifié par l’ordonnance n°2011-1012 du 24 août 2011 dont la vertu première est d’assurer notre information claire et complète sur la finalité de toute action tendant à installer un cookie sur nos ordinateurs ainsi que les moyens pour s’y opposer. En somme, aucune intrusion intempestive au cours de notre navigation ne doit être possible sans notre consentement sauf exceptions légales bien définies.
C’est là que le bât blesse et que le cookie congestionne ! Après installation du logiciel Cookie Viz et notre navigation numérique matinale entreprise, nous nous sommes rapidement rendus compte qu’un seul site visité conduit à recevoir des dizaines de cookies de sites dont on ne connait ni l’Adam ni l’Eve.
Ainsi, un seul clic sur le site d’un quotidien nous a mis en lien avec plus de 24 sites très hétéroclites via des échanges de cookies relatifs à notre navigation. Une nouvelle recherche sur le site d’un journal sportif et ce sont plus de 14 sites nouveaux qui interagissent avec notre serveur.
En seulement deux visites, plus de 40 sites – dont une majeure partie dédiés au profilage publicitaire – reçoivent des informations relatives à notre navigation numérique !
L’usage de ce logiciel ne permet pas de déterminer avec précision la finalité de ces divers cookies – certains sont indispensables à la navigation numérique – mais seulement de prendre conscience de la multitude d’acteurs impliqués dans nos vies numériques, bien souvent à notre insu.
Face à cette tendance, la législation informatique et liberté se renforce dans le sens d’une plus grande protection de nos données personnelles comme l’atteste la proposition de règlement communautaire relatif à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel, établie en janvier 2012 et validée par le Parlement européen le 12 mars 2014.
Il demeure que notre traçabilité numérique est un enjeu majeur pour la protection de nos données personnelles. Pour vous en rendre compte par vous-même, essayez ce logiciel ! Votre navigation pourrait être plus surprenante que prévue !