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Actualité
19/12/22

L’Autorité de la concurrence ouvre une phase d’examen approfondi du projet d’entreprise commune entre les groupes Euralis et Maïsadour dans le secteur du foie gras

L’heure n’est pas à la fête pour les fabricants de foie gras de canard (Euralis et Maïsadour) qui se heurtent aux exigences de l’Autorité de la concurrence (ADLC) en matière de contrôle des concentrations.

Ce projet de création d’une entreprise commune vise à leur permettre de faire face aux difficultés conjoncturelles résultant principalement des vagues successives du virus de la grippe aviaire qui ont entraîné une surcapacité des outils industriels par rapport au nombre d'animaux à transformer.

Selon le communiqué de l’ADLC annonçant l’ouverture d’un examen approfondi du projet :

« l’opération confèrerait à l’entreprise commune des parts de marché significatives sur les marchés amont locaux de la collecte d’animaux en vue de l’abattage, ainsi que sur plusieurs marchés aval de la production et de la commercialisation de produits issus de canards gras. Ce renforcement entraînerait un risque d’augmentation des tarifs de plusieurs produits proposés, de même qu’un risque de diminution de la qualité et de la diversité des produits proposés ».

L’ADLC estimant que les parties n’ont pas proposé de remèdes suffisants pour éliminer ces risques,  elle va soumettre l’opération à un examen approfondi qui prendra au moins 3 mois. L’ADLC procédera notamment à la consultation des acteurs du marché, par le biais d’auditions ou de nouveaux tests de marché, et examinera les arguments soulevés par les parties notifiantes.

Le président de la Coopération Agricole, fédération regroupant les coopératives agricoles, agroalimentaires, agro-industrielles et forestières a déploré que l’ADLC :

« bloque tous les jours des opérations de consolidation au nom des prix bas, refusant de voir que les rapprochements d'entreprises agroalimentaires sont source de compétitivité, d'innovation et au final d'une meilleure offre au consommateur. L'Autorité de la concurrence doit changer de prisme et de mode opératoire ».

On ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec le projet de fusion des groupes M6 et TF1 qui a été bloqué par l’ADLC au motif de supposés risques de hausse des prix et de baisse de la qualité des produits et services, et ce alors même que ce projet apportait une réponse à la baisse structurelle – et non seulement conjoncturelle – de l’audience de la télévision au profit des plateformes de vidéo internationales.

En l’espèce, les remèdes que les groupes Euralis et Maïsadour devront prendre préserveront-ils l’intérêt industriel de la concentration projetée ? Rien n’est moins sûr…

Philippe BONNET
Image par PxHere
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