Dans le contexte de la crise sanitaire du Covid-19, 4 ordonnances ont été présentées par la Garde des sceaux, Ministre de la justice et adoptées par le Gouvernement afin d’adapter les procédures judiciaires et administratives ainsi que l’accès au droit aux exigences et contraintes sanitaires actuelles :
Sur ces 4 ordonnances, les deux dernières concernent exclusivement la matière pénale et administrative et ne seront pas traitées dans le cadre de la présente note.
Pour tous les : acte, recours, action en justice, formalité, inscription, déclaration, notification ou publication.
Dont l’absence est sanctionnée par une/un : nullité, sanction, caducité, forclusion, prescription, inopposabilité, irrecevabilité, péremption, désistement d’office, application d’un régime particulier, non avenu ou déchéance d’un droit quelconque.
Il en est de même de tout paiement prescrit par la Loi en vue de l’acquisition ou de la conservation d’un droit (paiement de droit de propriété intellectuelle, renouvellement d’hypothèque etc.).
Délais qui devaient être acquis ou réalisés entre le 12 mars 2020 et le 24 juin 20201 ;
Et qui seront réputés avoir été fait à temps s’ils ont été effectués :
Exemple 1 : le 12 mars il vous restait 1 jour pour réaliser une formalité dont le délai total est de 30 jours, vous avez donc désormais jusqu’au 24 juillet 2020 (24 juin 2020 + 30 jours) ;
Exemple 2 : à compter du 20 mars 2020 vous disposiez d’un délai de 15 jours pour interjeter appel d’une ordonnance de référé, vous avez donc désormais jusqu’au 8 juillet 2020 pour le faire (24 juin 2020 + 15 jours).
Ceci dans la limite de deux mois à compter du 24 juin 2020, soit un délai butoir au 24 août 2020 :
Exemple 3 : au 15 juin 2020 une prescription quinquennale est acquise, vous disposez de la prorogation de la prescription jusqu’au 24 août 2020.
En synthèse, tous les délais qui arrivent à expiration entre le 12 mars 2020 et le 24 juin 2020 repartent de 0 dans la limite totale de 2 mois (24 août 2020)
Exception (textes spécifiques) :
Prorogation des délais juridictionnels : tous les délais de procédure expirant entre le 12 mars 2020 et le 24 juin 2020 repartent à 0 dans la limite du 24 aout 2020 (délais dont disposent les juges pour statuer, délais de recours, délai de pourvoi etc.).
Seuls les délais prescrits par la loi ou le règlement sont prorogés. Les délais impartis par le juge ne le sont pas même si le juge conserve la faculté de décider de cette prorogation.
Les juridictions sont fermées sur consignes du Ministère de la Justice. Néanmoins, les contentieux essentiels empreints d’une urgence imminente sont maintenus. Pour ces contentieux l’ordonnance allège le fonctionnement des juridictions civiles, sociales et commerciales, en permettant l’information des parties et l’organisation du contradictoire par tout moyen.
/!\ La liste des contentieux considérés comme essentiels n’a pas été reprise par l’ordonnance et n’avait pas été fixée par la loi d’habilitation. Ainsi, chaque juridiction dispose de la faculté de déterminer les contentieux civils et commerciaux qu’elle estime essentiels et auxquels s’appliquent les dispositions d’aménagement de procédure telles que :
1 État d’état d’urgence sanitaire par loi du 24 mars 2020 pour une durée de 2 mois à compter de sa publication soit 24 mai + 1 mois