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Intelligence Artificielle : quels enjeux juridiques ?
Actualité
10/11/16

60 Millions de français fichés dans une base de données unique

Le gouvernement a créé le 30 octobre 2016 par décret un fichier rassemblant des informations sur l’identité de l’ensemble de la population française. Dans un objectif de limitation de la falsification, ce fichier étend le fichier déjà existant pour le passeport listant notamment la couleur des yeux, la taille, l’adresse ou encore une photographie.

1. Qu’est-ce que le fichier « TES » ?

Ce fichier consiste à regrouper les informations personnelles et biométriques de chaque citoyen titulaire ou ex-titulaire d’une carte d’identité ou d’un passeport. Le gouvernement justifie la création de ce fichier au nom de la simplification administrative et de la lutte contre la falsification et la contrefaçon des papiers d’identité.

Sur la durée de conservation

Les informations sur l’identité seront conservées pour les adultes pendant 15 ans pour les passeports et 20 ans pour les cartes d’identité.

En quoi est-il différent du fichier proposé en 2012 ?

Le projet qui avait été présenté par le précédent gouvernement prévoyait de regrouper l’ensemble des données personnelles liées au passeport et à la carte d’identité, y compris l’image numérique ou les empreintes digitales. Le projet avait été censuré par le Conseil constitutionnel car il instaurait en plus de l’authentification, une identification permettant de partir du fichier pour identifier des personnes. Le nouveau fichier TES n’autorise pas l’identification.

Comment peut-on le contester ?

La CNIL a émis de nombreuses réserves notamment du fait de l’absence de débat parlementaire dû à l’adoption du fichier par décret. Toutefois, il est toujours possible qu’un projet de résolution soit déposé par les parlementaires afin de rouvrir le débat.

2. La position du Conseil national du numérique

Le Conseil national du numérique a pris position contre le projet de fichage biométrique des français. L’instance consultative a décidé de s’autosaisir et a publié un communiqué dans lequel elle demande au gouvernement la suspension de la constitution du fichier TES.

  • Le Conseil national du numérique est une instance qui a pour mission de formuler des recommandations sur les questions liées à l’impact du numérique sur la société et sur l’économie.
  • Déplorant l’absence de toute concertation préalable à la publication de ce décret, le CNNum demande à ouvrir une réflexion interministérielle sur le sujet.
  • Selon le CNNum, ce fichier qui suscite des inquiétudes laisse « la porte ouverte à des dérives aussi probables qu’inacceptables » et est « propice aux détournements massifs de finalités« .

3. Critiques de cette base de données

  • Possible hackage du fichier
  • Absence de débat parlementaire
  • Évolution possible de l’utilisation d’un tel fichier
  • Risques de détournement.

Face à ces constats, le Conseil national du numérique prévoit d’instaurer une réflexion qui contiendra notamment des alternatives techniques à la base de données centralisée prévue par le gouvernement.

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