En octobre 2024, après une vaste campagne de communication sur les réseaux sociaux, la boisson Chamère, inspirée du Kir royal - Champère de la série à succès Emily in Paris, a été commercialisée en France sur le site internet de Carrefour.
Considérant que la boisson Chamère faisait l’objet d’une publicité illicite au regard des dispositions de la loi Evin qui encadrent la publicité pour l’alcool, l’Association Addictions France (ANPAA) a saisi le juge des référés afin de faire cesser la vente de ladite boisson.
L’Ordonnance du juge des référés du 18 décembre 2024 rappelle que l’article L. 3323-4 du code de la santé publique (CSP), n’interdit pas la publicité pour l’alcool, mais l’encadre strictement par des indications limitativement listées, notamment : le degré volumique d'alcool, l’origine, la dénomination, la composition, le mode d'élaboration, les modalités de vente et le mode de consommation du produit. Il est également possible de faire référence aux terroirs de production, aux distinctions obtenues ou encore à la couleur et aux caractéristiques olfactives et gustatives du produit.
Ainsi, « la publicité, qui n’est pas par nature incitative, doit, s’agissant des boissons alcooliques, se limiter à la mise en avant d’éléments informatifs et objectifs. »
Il est également rappelé que le conditionnement, s’il est le support de mentions publicitaires, doit respecter ces mêmes limitations.
Or, dans cette affaire, le juge relève que les produits concernés comportent :
Partant, le juge a considéré que la mention centrale « Emily in Paris », « a uniquement pour objet d’inciter le consommateur à s’orienter vers ce produit en faisant référence à un programme télévisuel populaire ». D’ailleurs, cette incitation est clairement assumée par le descriptif du produit sur le site affirmant que cette boisson a été créée afin de répondre à la demande des fans de la série.
La mention publicitaire présente sur le produit « Emily in Paris » ne peut être rattachée à aucune des indications limitativement autorisées par l’article L. 3323-4 du CSP de sorte que le jugement a fait injonction sous astreinte à Carrefour de cesser de proposer à la vente ce produit dans son conditionnement actuel.