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Actualité
20/11/14

Décret d’application de la loi Hamon : plus de pouvoirs et plus de sanctions !

Le dernier décret d’application de la loi Hamon renforçant les moyens de contrôle de l’autorité administrative chargée de la protection des consommateurs et adaptant le régime de sanctions a été adopté le 30 septembre 20141.

Ce décret donne aux dispositions de la loi Hamon leur pleine effectivité puisqu’il met en place les pouvoirs d’enquête accordés aux agents de la DGCCRF (1), ainsi que leurs nouveaux pouvoirs de sanction, à savoir un pouvoir d’injonction (2) et le pouvoir de prononcer une amende administrative (3).

1. De nouveaux pouvoirs d’enquête au profit des agents de la DGCCRF

Ce décret permet notamment aux enquêteurs chargés du contrôle des pratiques commerciales d’accéder aux locaux professionnels ainsi qu’aux locaux à usage d’habitation, de même qu’aux logiciels et données stockées.

Les agents peuvent opérer sur la voie publique et relever l’identité de la personne contrôlée.

En outre, les contrôles peuvent être effectués de façon anonyme : les agents chargés du contrôle ont désormais la possibilité d’intervenir sans se présenter en tant qu’enquêteur. Plus encore, ils peuvent recourir à un nom d’emprunt pour les contrôles sur internet. Ils pourront également faire appel à une personne qualifiée pour les besoins de l’enquête (article 33 du décret).

Les peines encourues en cas d’obstacle à l’enquête sont durcies, passant de 6 mois à 2 ans d’emprisonnement et de 7.500 € à 300.000 € d’amende.

Ces modifications ont pour objectif d’harmoniser les pouvoirs d’enquête des agents de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes pour l’application du Code de commerce (titre V livre IV) avec ceux pour l’application du Code de la consommation.

2. Un nouveau pouvoir d’injonction administrative

Lorsque l’agent enquêteur constate un manquement du professionnel à ses obligations ou la commission d’une infraction, la première mesure qui s’offre à lui après une procédure contradictoire est de prononcer une injonction de se conformer à la réglementation en cessant tout agissement illicite.

Il convient de noter qu’en cas de pratique sanctionnée par une amende, qu’elle soit administrative ou pénale, le non-respect d’une éventuelle injonction sera lui-même sanctionné d’une amende administrative. Le montant maximum de celle-ci est de 3.000 € pour les personnes physiques et 15.000 € pour les personnes morales.

3. Une nouvelle sanction : l’amende administrative

Un nouvel article, l’article L. 465-2, est inséré dans le Code de commerce et prévoit la procédure de sanctions administratives. Ces dernières ne pourront être prononcées qu’à l’issue d’une procédure contradictoire.

Dans quels cas peut-elle être prononcée ?

  • En cas de non-respect de l’injonction.
  • En cas de non-respect des délais réglementés ou issus d’accords interprofessionnels étendus dérogatoires ; en cas de non-respect des délais de paiement ou des modes de computation des délais prévus par les parties ainsi qu’en cas de clauses ou pratiques ayant pour effet de retarder abusivement le point de départ de ces délais. L’amende administrative pourra également être prononcée  en cas de non-respect du délai de paiement supplétif ou de celui spécifique au transport, et en cas d’absence de mention ou de mention erronée concernant l’indemnité forfaitaire pour frais de recouvrement et les pénalités de retard.
  • En cas de manquement aux obligations relatives au formalisme contractuel : non-respect de la date butoir du 1er mars pour conclure un contrat annuel ou une convention non-conforme, non-respect des dispositions nouvelles concernant la clause de renégociation de certains contrats et absence ou non-conformité d’un contrat de sous-traitance.
  • Concernant les fruits et légumes frais, en cas de non-respect de l’interdiction des rabais, remises et ristournes ou non-respect des obligations afférentes au bon de commande accompagnant la marchandise.

Quel montant peut-elle atteindre ?

En fonction du type de manquement, il existe trois niveaux d’amende plafonnés comme suit :

  • 3.000 € pour une personne physique et 15.000 € pour une personne morale,
  • 15.000 € pour une personne physique et 75.000 € pour une personne morale,
  • 75.000 € pour une personne physique et 375.000 € pour une personne morale.

Attention, les deux derniers plafonds peuvent être doublés en cas de récidive du manquement dans un délai de deux ans après que la première décision de sanction soit devenue définitive.

À noter également que la publication de la décision administrative peut être prononcée en tant que peine accessoire.

Le décret est entré en vigueur le 3 octobre 2014.

Jean-Christophe ANDRÉ / Laura GAUTIER

1 Décret n°2014-1109, JORF n°0228 du 2 octobre 2014 p. 15999

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