En 2021 et 2022, la DGCCRF a mené une enquête sur les pratiques commerciales dans le secteur du « coaching bien-être » afin de protéger les consommateurs qui se font accompagner par ces professionnels. Sur 165 professionnels et établissements de formation contrôlés, près de 80 % présentaient au moins une anomalie concernant l’information délivrée aux consommateurs en matière de compétences, de titres professionnels et de mentions valorisantes.
Afin de pleinement appréhender les enjeux d’une telle enquête et de ses résultats, il est nécessaire d’étudier en détail le domaine du coaching, ses acteurs et son fonctionnement. Le coaching correspond à la prise en charge individuelle ou collective de personnes par le biais de conseils ou de techniques d’accompagnement personnalisés dans de vastes champs de la vie professionnelle et privée. En effet, ce secteur est actuellement en plein essor et atteint un public très étendu et des profils de consommateurs très variés.
À la suite de cette enquête, les services de la DGCCRF ont constaté que près de 80% de ces « coachs » se livraient à des pratiques critiquables. La DGCCRF a notamment relevé la présence de pratiques commerciales trompeuses chez 20% des professionnels contrôlés.
Ces pratiques commerciales prennent diverses formes telles que des faux diplômes ou certifications, l’entretien d’une confusion avec le corps médical en ayant recours à des termes propres à ce secteur, l’usage d’allégations thérapeutiques ou encore l’affirmation de pouvoir traiter des troubles relevant d’un suivi médical tels que des troubles du comportement ou alimentaire.
Cette confusion avec le corps médical peut prendre des formes diverses telles que l’utilisation d’une plaque devant le lieu d’exercice, le recours à un logo ressemblant à un caducée ou encore l’exposition d’ouvrages médicaux dans les salles d’attente, le lieu de consultation ou enfin le référencement de certains de ces praticiens dans des annuaires dédiés aux professions médicales ou paramédicales.
Les services de la DCCRF rappellent que ces pratiques peuvent inciter des consommateurs à se détourner de traitements médicaux nécessaires à la résolution de leurs potentiels troubles, ce qui peut en conséquence entraîner une perte de chance sur le plan médical. L’enquête révèle également que plus de 50% des « coachs » contrôlés ne respectaient pas la règlementation sur l’information et la remise de documents aux consommateurs tels que des défauts d’information sur les prix ou encore des clauses abusives dans les contrats.
Ces contrôles menés par la DGCCRF ont donné lieu à 71 avertissements, 59 injonctions et 1 procès-verbal.
À la suite de l’enquête, de nombreux « coach » se sont mis en conformité avec la législation. Les pratiques relevant du mésusage de données médicales ou de dérives sectaires ont quant à elles été transmises aux administrations compétentes, à savoir la Haute Autorité de Santé ainsi que la Miviludes.
Il est donc nécessaire, selon la DGCCRF, que les consommateurs restent vigilants lorsqu’ils font appel à des « coachs » en raison de l’ampleur des pratiques non conformes au droit de la consommation. La DGCCRF invite les consommateurs à se renseigner sur les compétences et diplômes réels de ces « coachs » avant de faire appel à eux ainsi qu’à signaler les comportements contraires à la législation.