Le réalisateur Québécois Xavier Dolan vient de publier un message adressé à la filiale anglaise de Netflix sur son compte Twitter. Le jeune cinéaste y exprime un violent mécontentement face au sort réservé à son film Mommy (Grand Prix au Festival de Cannes en 2014) par le géant du streaming.
En effet, la plateforme propose à ses usagers britanniques une version du film que son réalisateur juge altérée, puisque celui-ci est diffusé en « en ayant altéré l’aspect-ratio ».
Or, écrit Xavier Dolan dans son tweet, la scène clé du film, ainsi que son impact émotionnel global, repose justement sur l’utilisation d’un format d’image carré, puis son élargissement temporaire. Cependant, Netflix UK offre uniquement une version statique du cadrage du film, supprimant ainsi l’effet voulu par le réalisateur.
Dolan rappelle que « sauf instruction contraire », le rôle de Nextflix se cantonne à celui d’ « une plateforme destinée à la diffusion du travail des réalisateurs, qui ne lui font appel pour rien d’autre que pour ses capacités de diffusion ». À ce titre, l’entreprise n’est ni l’auteur, ni le réalisateur, ni même le distributeur du film Mommy et n’est ainsi aucunement légitime à prendre la moindre décision artistique sur la diffusion du film sans l’accord de son auteur.
En droit français, cette situation poserait problème au regard du droit moral de l’auteur, ensemble de prérogative incessibles, inaliénables et perpétuelles, qui lui assure la protection de l’intégrité de son œuvre.
Or, la modification du cadrage d’un film par le diffuseur constitue une atteinte manifeste au droit moral de l’auteur, en ce qu’elle vient altérer son œuvre et la vision de l’artiste.
En réponse, les représentants de Netflix remercient le réalisateur pour cette information, et indiquent simplement qu’ils vont se pencher sur la question.
À suivre donc.