Jusqu’en 2012, les sociétés par actions non cotées (sur un marché réglementé ou sur Alternext) ne pouvaient racheter leurs propres actions que pour les attribuer à leurs salariés. La loi de finances rectificative pour 2012 avait réaménagé la faculté de rachat d’actions en l’étendant à d’autres cas et en organisant des modalités particulières de rachat.
Le nouvel article L 225-209-2 du Code de commerce prévoyait ainsi que les sociétés non cotées pourraient racheter leurs actions pour les attribuer :
L’entrée en vigueur de ce nouveau dispositif était cependant subordonnée à la parution d’un décret nécessaire à son application.
Ce décret, qui était attendu depuis plus de 2 ans, a été finalement publié le 26 mai dernier (décret d’application n° 2014-543). Il permet l’entrée en vigueur des dispositions ci-dessus et vient également préciser certaines conditions de la procédure de rachat.
Les sociétés qui souhaitent profiter de ce nouveau dispositif devront respecter, outre les conditions communes à toute opération de rachat par une société de ses propres actions, certaines conditions particulières :
Le décret du 26 mai dernier apporte des précisions sur la désignation de l’expert indépendant. Il précise ainsi que ce dernier sera désigné à l’unanimité des actionnaires ou, à défaut, par le Président du Tribunal de commerce statuant sur requête à la demande des dirigeants sociaux. Il sera choisi parmi les Commissaires aux comptes ou les experts inscrits sur les listes établies par les cours et les tribunaux. Il ne devra avoir aucun lien avec la société qui pourrait remettre en cause son indépendance.
Son rapport (qui devra être déposé au siège social et mis à la disposition des actionnaires et des commissaires aux comptes 15 jours au moins avant la date de l’assemblée générale) devra mentionner le nombre maximal d’actions dont l’assemblée autorise l’acquisition, les techniques d’évaluation utilisées pour déterminer la valeur minimale et la valeur maximale du prix de rachat de ces actions et les motifs pour lesquels elles ont été retenues.
Les sociétés non cotées disposent donc désormais d’une plus grande liberté s’agissant des rachats de leurs propres actions pour des finalités autres que l’attribution à leurs salariés.
Ces procédures, qui devraient se développer rapidement, pourront s’avérer très utile en cas de réorganisation du capital de sociétés bénéficiant d’une trésorerie significative, ainsi que dans les cas de rapprochement d’entreprises.