Pour que l’employeur puisse verser à ses salariés la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat en 2020, tout en s’assurant le bénéfice de l’exonération de cotisations/contributions sociales, son entreprise devait être dotée ou mettre en place un accord d’intéressement (ce qui n’était pas le cas en 2019) d’une durée comprise entre un et trois ans.
Les autres critères et conditions prévus pour la prime exceptionnelle 2019 avaient été maintenus pour celle versée en 2020 (art. 7 de la loi n° 2019-1446 du 24 décembre 2019 de financement de la sécurité sociale pour 2020).
L’ordonnance du 1er avril 2020 (n°2020-385) modifie l’article 7 de la loi du 24 décembre 2019 afin d’étendre le bénéfice de cette prime à un maximum de salariés, espérant compenser partiellement la perte de salaire liée à la mise en place de l’activité partielle dans de nombreuses entreprises.
Toutes les entreprises peuvent verser la prime exceptionnelle qui sera exonérée de cotisations, de contributions sociales et d’impôt sur le revenu jusqu’à la somme de 1.000 euros (art. 1. I. A.).
Pour les entreprises mettant en œuvre un accord d’intéressement à la date de versement de la prime, le plafond d’exonération est augmenté à la somme de 2.000 euros (art. 1.VI.).
La possibilité de conclure un accord d’intéressement d’une durée dérogatoire est reportée, comme la date limite de versement de la prime, au 31 août 2020 (art. 1. I. B. et 1. II. 3°.).
Le bénéfice de la prime n’est plus uniquement soumis à la présence du salarié dans l’entreprise à la date de versement de la prime.
Les salariés titulaires d’un contrat de travail, les intérimaires mis à disposition de l’entreprise utilisatrice et les agents publics relevant de l’établissement public à la date de dépôt de l’accord d’entreprise ou de groupe ou à la date de signature de la décision unilatérale par l’employeur y sont également éligibles (art. 1. II. 1°.).
Afin de permettre de récompenser plus spécifiquement les salariés ayant travaillé pendant l’épidémie de COVID-19, l’ordonnance introduit un nouveau critère de modulation du montant de la prime : les « conditions de travail liées à l’épidémie de Covid-19 ».
Ce critère pourra être retenu par l’accord collectif ou la décision unilatérale de l’employeur mettant en œuvre la prime exceptionnelle (art. 1. II. 1°.).