L’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) continue le processus entrepris dans le cadre de la stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens 2019-2022. Un perturbateur endocrinien est, d’après la définition de l’OMS, traduite par l’Anses, « une substance ou un mélange exogène, altérant les fonctions de l’appareil endocrinien et induisant en conséquence des effets nocifs sur la santé d’un organisme intact, de ses descendants ou au sein de (sous-)populations. Un perturbateur endocrinien potentiel est une substance ou un mélange exogène, possédant des propriétés susceptibles d’induire une perturbation endocrinienne dans un organisme intact, chez ses descendants ou au sein de (sous-)populations ».
Dans le cadre de cette stratégie nationale, l’Anses vient de rendre deux avis.
Pour construire cette liste, l’Anses a d’abord procédé à la revue des différentes études réalisées à propos des perturbateurs endocriniens. Elle a ensuite dressé une liste d’intérêt regroupant 906 substances. En éliminant de cette liste les substances qui sont déjà interdites, celles qui font l’objet d’une réglementation stricte et celles qui ne sont pas ou plus utilisées, l’Anses parvient à une liste définitive de « 16 substances qui apparaissent être les meilleurs candidats pour une évaluation approfondie et en vue d’une catégorisation du caractère PE, dans le périmètre des activités de l’Agence ».
L’objectif est soit d’exclure la substance des préoccupations de l’agence, soit de pouvoir la classer dans une des 3 catégories : avérée, présumée ou suspectée. Ces trois catégories sont définies par l’Anses en fonction de la probabilité qu’une substance soit un perturbateur endocrinien. Ainsi, sont avérées, les substances pour lesquelles la probabilité qu’elles soient des perturbateurs endocriniens est forte c’est-à-dire plus de 90%. Les substances présumées sont celles pour lesquelles on ne peut pas affirmer qu’elles sont des perturbateurs endocriniens, mais pour lesquelles la suspicion est forte c’est-à-dire une probabilité comprise entre 66% et 90%. Enfin, sont suspectées, les substances pour lesquelles il y a des informations préoccupantes autour d’un potentiel caractère perturbateur de la substance, mais pas assez pour permettre un jugement approfondi, la probabilité que ces substances aient un effet perturbateur endocrinien est comprise entre 5% et 66%.
Dans ces deux avis, l’Anses réaffirme sa volonté d’être au cœur des travaux scientifiques comme réglementaires sur les perturbateurs endocriniens afin de participer aux côtés de l’Union européenne et de l’Organisation mondiale de la santé à la mise en place une réglementation garantissant le meilleur niveau de protection de la santé et de l’environnement.